Phobie sociale
Troubles anxieux
Troubles anxieux
Crainte d'être dévisagé par d'autres personnes, entraînant un évitement des situations d'interaction sociale. Les phobies sociales envahissantes s'accompagnent habituellement d'une perte de l'estime de soi et d'une peur d'être critiqué. Les phobies sociales peuvent se manifester par un rougissement, un tremblement des mains, des nausées ou un besoin urgent d'uriner, le patient étant parfois convaincu que l'une ou l'autre de ces manifestations secondaires constitue le problème primaire. Les symptômes peuvent évoluer vers des attaques de panique.
L'anthropophobie est une peur irrationnelle et intense des êtres humains et de leur compagnie. Contrairement à l'anxiété sociale, elle se caractérise par la peur des personnes elles-mêmes, et non des situations sociales en général.
La névrose sociale, est un trouble névrotique anxieux caractérisé par la survenue d'une peur irraisonnée et intense pour les confrontations et les relations sociales
Les situations redoutées sont :
soit des situations d'interaction sociale :
être en public,
manger en public,
être en désaccord avec quelqu'un,
parler à une personne incarnant l'autorité...
soit des situations de performance :
faire un discours,
entretien d'embauche,
parler en public...
Les interactions formelles sont plus angoissantes que les situations informelles.
La personne craint d'être l'objet de l'attention des autres, d'être évaluée et mal jugée. Elle a également peur que son malaise se remarque (par exemple lors de rougissements) et fasse l'objet de moqueries.
Le terme «Anxiété sociale» recouvre 3 types d'anxiétés liées à des situations sociales : la timidité, le trouble anxiété sociale et la personnalité évitante. Environ 40% des personnes en population normale rapportent avoir été timides à certains moments de leur vie, ce qui fait de la timidité une expérience normale.
Début du trouble et évolution : les troubles d'anxiété sociale débute souvent à la période de l'adolescence : entre 11 et 15 ans, son évolution est chronique si elle n'est pas prise en charge. Cela peut être lié à des antécédents d’abus, de moqueries, d’intimidation ou du harcèlement scolaire. Ils peuvent survenir à l'âge adulte suite à des chocs émotionnels ou traumatisme.
Différence avec le trouble de la personnalité évitante : les personnes avec un trouble de la personnalité évitante auront une anxiété sociale nettement plus handicapante, plus chronique et une hypersensibilité au jugement négatif d'autrui. Elles se considèrent elles-mêmes être socialement inaptes ou personnellement peu attirantes, une très forte sensibilité aux situations négatives et évitent une interaction sociale par peur d'être ridiculisés, humiliés, rejetés ou mal-aimés.
Le trouble de la personnalité évitante est habituellement remarqué au début de l'âge adulte. La négligence ou le rejet social peuvent également contribuer à un développement du trouble de la personnalité évitante.
L’anxiété sociale n’a pas de cause clairement identifiée, elles sont plurielles et varient d'une personne à l'autre.
Selon certaines études, l'hérédité est un facteur identifié comme à risque. Avoir des parents ou des proches souffrant de troubles anxieux peut prédisposer à développer cette anxiété. De même pour le vécu, et notamment les événements traumatisants ou les humiliations répétées. Par exemple, un enfant moqué à l'école pourrait développer une peur persistante des interactions sociales. La rigidité du cadre familial jouerait également un rôle dans le développement de l'anxiété. Des parents stricts ou trop critiques peuvent renforcer le sentiment de crainte ou de peur du jugement chez leurs enfants, et fragiliser leur estime de soi pour le reste de leur vie.
La pression sociale et les normes culturelles sont des facteurs supplémentaires d'anxiété sociale. Les attentes de la société vis à vis des individus, de la performance, de la "normalité" ajoutent une pression supplémentaire chez les individus déjà sensibles.
La société actuelle fixe un niveau d’exigence extrêmement élevé, au niveau professionnel comme personnel, alors que dans le même temps, il devient parfois difficile de trouver un travail et de se faire une place dans la vie, sans parler des normes que la pression des réseaux sociaux imposent aux jeunes d’aujourd’hui – « sois comme ceci, fais comme cela ».
Le mot hikikomori veut dire littéralement « reculer », « se cloîtrer à son domicile ». Ce phénomène est apparu dans les année 1990 au Japon en pleine crise économique et on ne peut ignorer que le marché des jeux vidéo était alors en plein essor.
Ce sont des adolescents ou des adultes qui refusent de quitter la maison, ne vont pas à l’école ou au travail et s’isolent de la société et de la famille, pendant une période supérieure à six mois. C'est un phénomène qui se réfère à un état d’évitement de la participation sociale, il est connu dans de nombreux pays, y compris depuis plusieurs années en France et s'installe de plus en plus. De manière générale, qu’il s’agisse du Japon ou de la France, les personnes touchées sont des jeunes personnes de moins de 30 ans et il a tendance à toucher plus les hommes que les femmes.
Les personnes touchées, s’extraient des relations sociales qu’ils ont tendance à juger trop compliquées, trop exigeantes. Que ce soit avec les professeurs, les collègues de travail, et même les amis, toute relation sociale demande un effort qu’ils ne sont plus capables de faire. Il y a eu un allègement du poids que représente le lien social, que celui-ci soit professionnel – on sait que le travail génère de plus en plus de souffrance –, mais aussi familial ou amical. Elles sont dans un cocon protégé du monde, où elles se trouvent bien.
Des situations traumatisantes à l’échelle internationale ou individuelle, peuvent être un facteur entraînant l’apparition du trouble de la personnalité évitante. Bien entendu, la multiplication des écrans et le développement d’Internet ont favorisé le développement de nouveaux comportements d'évitement social. Les personnes concernées ne sont plus obligées de sortir et peuvent effectuer diverses tâches en restant tranquillement chez eux (commander à manger, développer des relations en ligne, télécharger des contenus multimédias, etc.)
Les personnes concernées inversent le rythme jour-nuit ! Elles perdent toute notion de durée, car le temps devient très cyclique et toute notion d’écoulement du temps disparaît. C’est un piège, dont on ne se rend pas compte lorsqu’il s’installe, et dont il est compliqué de sortir.
Source le Journal du CNRS
Ce trouble anxieux est généralement associé à un ou plusieurs des symptômes suivants :
Rougissement excessif
Élocution rapide, balbutiement, bégaiement
Sensation d’étouffement
Gorge sèche
Nausées
Tremblements (mains, jambes, voix)
Palpitations
Maux de tête
Transpiration excessive
Tensions musculaires
Douleur à la poitrine
Sensations de chaud ou de froid
L'attaque de panique
Une attaque de panique peut être un symptôme de la phobie sociale, car l'anxiété extrême face aux situations sociales peut provoquer des crises de panique.
L’avis d'un médecin ou d'un professionnel de la santé mentale déterminera si un traitement (médication) est nécessaire.
La psychothérapie cognitivo-comportementale individuelle adaptée vise à modifier les pensées, les croyances fondamentales et les comportements problématiques et à les remplacer par des pensées et des réactions appropriées à la réalité. La désensibilisation étape par étape constitue une façon efficace de se désensibiliser à notre peur.
Dans tous les cas, s'impliquer, par une attitude active, dans le combat quotidien contre l'anxiété portera ses fruits !
Nicole est bénévole depuis la création de l'association Mediagora Rouen et elle en est la Trésorière. Chaîne Youtube de France 3 Normandie, 6 janvier 2020
Gérald ex-membre de l'association Mediagora Rouen. Interviewer par Thomas Chenel dans le cadre d'une enquête sur les phobies. (2015)