Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC)
Troubles anxieux
Troubles anxieux
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) se caractérise par la présence d’obsessions et/ou de compulsions. Les personnes qui en souffrent peuvent être envahies par des pensées récurrentes et angoissantes – des obsessions – centrées par exemple sur la propreté, l’ordre, la symétrie, la peur de faire une erreur, celle de commettre des actes impulsifs violents ou agressifs, ou encore par un sentiment excessif de responsabilité vis-à-vis de la sécurité d’autrui. Pour prévenir ou réduire leur anxiété, les personnes concernées effectuent des gestes ou actes mentaux répétés – des compulsions – comme des rituels de rangement, de lavage ou de vérification. Ces compulsions peuvent parfois durer plusieurs heures chaque jour. Les personnes qui souffrent de TOC ont pourtant bien conscience que leurs obsessions proviennent de leur propre activité mentale. Il s’agit d’une véritable maladie, parfois très handicapante au quotidien, qui peut même empêcher d’avoir une vie sociale ou professionnelle normale.
Les schémas de pensées qui entretiennent le TOC :
La pensée magique et le sens accru des responsabilité
La sur-importance des pensées
La Surestimation du danger
L’Intolérance à l’incertitude
Le Perfectionnisme
D'après une recherche menée par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), le taux de prévalence des TOC est significatif : entre 2 et 3% de la population générale serait touchée. Il s'agit de la quatrième affection psychiatrique la plus courante, après les phobies, les addictions et les troubles dépressifs.
Les symptômes apparaissent le plus souvent dans l’enfance ou au début de l’âge adulte :
environ 25% des cas de TOC débutent avant 14 ans
65% avant 25 ans
15% après 35 ans
Les troubles semblent survenir plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes, bien que toutes deux soient également touchées. De plus, les formes précoces semblent occasionnées une plus grande sévérité, une résistance plus importante aux thérapies et un éventail de symptômes plus vaste. Des recherches cliniques soutiennent l'idée d'une persistance du trouble, de l'enfance à l'âge adulte : chez 30% à 50% des adultes atteints de TOC, le trouble aurait débuté durant l'enfance.
Il est courant et normal d'avoir des pensées intrusives, qui n'ont généralement pas d'impact significatif sur la vie quotidienne. Selon les personnes atteintes de TOC, ces pensées seraient mal interprétées : elles leur attribuent une trop grande importance ou les jugent inacceptables, immorales ou menaçantes. Ce phénomène engendre une forte anxiété qui les pousse à essayer de les réprimer par le biais de comportements compulsifs.
Si vous avez un proche souffrant de trouble obsessionnel compulsif (TOC), vous devez en premier lieu faire preuve de compréhension tout en mettant des limites pour ne pas rentrer dans le jeu des compulsions.
Certains patients peuvent être tentés de faire effectuer leurs vérifications compulsives par leurs proches. A éviter impérativement ! Comme les symptômes compulsifs et obsessionnels sont souvent accompagnés de honte, vous devrez faire preuve d’énormément de tact si vous vous êtes rendu compte de quelque chose…
Exprimez-lui votre inquiétude en le poussant gentiment vers une prise en charge efficace. Tout ce que vous pourrez faire ou lui dire qui favorise sa confiance en lui ne peut qu’être positif !
Les causes des dysfonctionnements cérébraux conduisant aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont encore inconnues. Il existe une prédisposition génétique, c’est à dire un risque augmenté de développer la maladie pour les apparenté au 1er degré d’un patient. Ce risque est estimé à 8% alors qu’il est de 2% dans la population générale mais on ne connait pas encore aujourd’hui tous les variants génétiques associés à ces troubles. L’hypothèse d’un mécanisme d’auto-immunité dans certaines formes précoces de la maladie (réaction inflammatoire dirigée contre un composant du cerveau) a été avancée mais n’a à ce jour pas été prouvée.
Les récents progrès de l’imagerie cérébrale et le développement de modèles animaux ont permis de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent le TOC. Il a été démontré que différents circuits cérébraux sont perturbés dans cette maladie. Ils sont notamment localisés au niveau de la zone du cerveau impliquée dans les fonctions motrices, oculomotrices, cognitives et limbiques, impliqués dans le comportement et les habitudes ou encore dans d'autres zones qui ont un rôle dans les émotions et le raisonnement.
L’hypothèse d’un mécanisme d’auto-immunité dans certaines formes précoces de la maladie (réaction inflammatoire dirigée contre un composant du cerveau) a été avancée mais n’a à ce jour pas été prouvée.
Des anomalies qui affectent le fonctionnement de ces structures, également impliquées dans les processus cognitifs et émotionnels, sont retrouvées dans d’autres maladies psychiatriques. Cela pourrait en partie expliquer pourquoi le TOC est souvent associé à d’autres troubles comme la dépression ou les troubles anxieux. La perturbation de ces zones est par exemple retrouvée dans des pathologies liées à la récompense comme les addictions, ou à des troubles moteurs comme les tics.
Source Inserm et Institut du Cerveau de l'Hôpital Pitié-Salpêtrière
Ce trouble anxieux est généralement associé à un ou plusieurs des symptômes suivants :
peur de la saleté ou des microbes
dégoût des déchets et des liquides organiques (du corps humain)
préoccupé par l’ordre, la symétrie (équilibre) et l’exactitude
peur d’avoir mal accompli une tâche, même quand la personne sait que ce n’est pas le cas
peur d’avoir des pensées méchantes ou honteuses
pensées constamment tournées vers certains sons, mots, nombres ou images
besoin constant d’être rassuré
peur de faire du mal à un membre de la famille ou un ami
se laver et faire sa toilette, comme se laver les mains, prendre sa douche ou se brosser les dents à répétition
vérifier si les tiroirs sont bien fermés et les portes bien verrouillées, si les appareils électriques sont bien éteints
placer ou organiser des objets d’une certaine manière
compter jusqu’à un certain chiffre à répétition
conserver des journaux, du courrier ou des contenants dont on n’a plus besoin
toujours chercher à être rassuré ou à obtenir une approbation
L’avis d'un médecin ou d'un professionnel de la santé mentale déterminera si un traitement (médication) est nécessaire.
Les deux traitements de première intention sont la thérapie comportementale et cognitive (TCC) et/ou l’utilisation d'antidépresseurs de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) sera envisagé dans les situations où le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est particulièrement intense ou handicapant.
La psychothérapie cognitivo-comportementale individuelle sur mesure vise à aider une personne à observer les situations qui causent ou qui déclenchent son obsession et son anxiété. Elle est alors encouragée à ne pas exécuter les rituels qui les aident généralement à contrôler leur nervosité. La désensibilisation étape par étape peut contribuer à affronter la peur en s'exposant progressivement à l'objet ou à la situation redoutée. Les techniques de relaxation et de respiration, l’arrêt de pensée négative peuvent vous aider à diminuer votre anxiété.
Dans tous les cas, s'impliquer, par une attitude active, dans le combat quotidien contre l'anxiété portera ses fruits !
Extrait de l'émission : Tabous. Prisonniers de leurs propres angoisses. Chaine Youtube de National Geographic France. 5 févr.2014
Le témoignage de Jonathan souffrant de TOC depuis de nombreuses années. AFTOC (Association Française des personnes souffrant de Troubles Obsessionnels et Compulsifs) .Chaîne youtube AFTOC
Angèle, 23 ans en souffre depuis l’enfance. J'ai réussi à surmonter mes TOCS - Chaine Youtube La Maison des Maternelles - France Télévisions. 6 mai 2024